La SNSM secourt un homme grièvement blessé par une hélice de bateau

Alors qu’il faisait de la bouée trac­tée près de l’ar­chi­pel des Ébihens, un homme a été blessé par l’hé­lice du bateau. Les premiers soins prodi­gués à bord ont permis de main­te­nir la victime en vie et de l’ache­mi­ner vers l’hé­li­co­ptère du SAMU malgré des condi­tions parti­cu­liè­re­ment diffi­ciles.

""
La victime a été grièvement blessée par une hélice de moteur © Bernard Haultcoeur

Il est 16 h 11, ce samedi 16 juillet 2022, lorsque le séma­phore de Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Ar­mor) reçoit un appel d’ur­gence. Un homme vient d’être blessé par une hélice de bateau à Lancieux alors qu’il faisait de la bouée trac­tée, tout près de l’ar­chi­pel des Ébihens. En patrouille, une embar­ca­tion de la gendar­me­rie se dirige vers les lieux.

Au même moment à la station SNSM de Lancieux, toute proche, Bernard Hault­coeur, patron du semi-rigide SNS 22102, prépare une sortie de forma­tion avec deux jeunes équi­piers. Il branche sa VHF et comprend que quelque chose de grave s’est produit. Il prévient le président de la station, Renan Amou­ret, et avise le centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage (CROSS) Corsen qu’il se rend sur place. Il arrive pratique­ment en même temps que les gendarmes. « Il s’agis­sait de trois réser­vistes, dont un major à la retraite qui a été vingt-deux ans à la SNSM dans le sud et nous a beau­coup aidés », appré­cie le patron.

La victime est évacuée par les Sauve­teurs en Mer sur un paddle

« En voyant la victime allon­gée dans son bateau, nous avons tout de suite compris que c’était sérieux. L’homme présen­tait sept plaies très profondes, dont une très large du genou jusqu’en haut du thorax. Sa femme, infir­mière, avait eu le réflexe de lui poser deux garrots, au genou et à l’ab­do­men », raconte Bernard Hault­coeur, qui a alerté le SAMU pour faire évacuer le blessé par héli­co­ptère.

Après plusieurs allers-retours des sauve­teurs à marée basse, dans la vase, l’eau et le sable pour ache­mi­ner le maté­riel néces­saire à la survie du blessé, ce dernier a pu être conduit sur une plage, au moyen d’un bran­card supporté par une planche de paddle prêtée par un plai­san­cier. De quoi l’ame­ner au plus près de l’hé­li­co­ptère, posé à 300 mètres de là. « J’ai été très satis­fait du sang-froid et des bons gestes de mon jeune équi­pier Coren­tin Amou­ret », souligne le patron.

Puis l’homme a été trans­porté jusqu’à l’hô­pi­tal de Saint-Brieuc, où ses bles­sures ont néces­sité quelque trois cents points de suture. « Il a conscience d’être passé très près de la mort  », indique Bernard Hault­coeur, qui a pu parler au blessé quelques jours après l’ac­ci­dent.


L’ana­lyse du patron du SNS 22102

« La victime connaît très bien la mer et faisait de la bouée trac­tée au cours d’une sortie entre amis, constate Bernard Hault­coeur. On peut imagi­ner qu’il y a eu une manœuvre malheu­reuse, comme cela peut surve­nir en début de saison quand on n’a pas encore retrouvé tous les bons réflexes, mais il est aussi possible que l’hé­lice ait été embrayée à l’insu des occu­pants du bateau. Cela arrive parfois avec les commandes de moteur élec­tro­niques qui équipent ce bateau. Contrai­re­ment aux commandes méca­niques, elles sont dépour­vues de verrouillage au point mort. »

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

 


Équi­page engagé

Semi-rigide SNS 22102

Patron semi-rigide : Bernard Hault­coeur

Équi­piers : Coren­tin Amou­ret, Thomas Vallet


Article rédigé par Domi­nique Malé­cot, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°161 (3ème trimestre 2022)